dimanche 28 juin 2009

Biodiversité dans les jardins familiaux : récit d’une rencontre

A l’heure où la Fédération Nationale des Jardins Familiaux et Collectifs vient de se doter d'une "Charte Jardinage et Environnement", j’ai décidé de faire une infidélité à mon jardin et d’aller découvrir la biodiversité d’un jardin ouvrier et de connaître les pratiques de jardinage d’un jardinier.



Ce jardin plein de vie et d’histoire est celui du jardinier Graham. Il est situé à Chartres à 3 Km de mon jardin. Graham est un jardinier expérimenté, attentif aux techniques respectueuses de l’environnement.




Graham réfléchit toute l’année à son jardin et choisit judicieusement l’emplacement et les plantes cultivées en privilégiant les végétaux adaptés au climat et à l’exposition. Il pratique la rotation des cultures et associe des végétaux complémentaires. Il adore associer les légumes avec les fleurs : prairie anti-pucerons autour des fèves, prairie anti-doryphores autour des pommes de terre…


Ce fut dans un premier temps une découverte, une curiosité, un jeu mais j’ai l’impression que cela va devenir une façon de jardiner pour Graham dans l’avenir. Il avoue que leur efficacité est moyenne et qu’il est souvent tenté de sortir le pulvérisateur.



Le Compost et l’utilisation des engrais verts n’ont pas de secrets pour lui. Il ne laisse pas la terre à nu, il évite ainsi les risques de lessivage ou d’érosion du sol, il utilise un couvert de feuilles mortes et des tontes de gazon.



Le Jardinier Graham et la consommation d’eau : Comme dans pratiquement tous les jardins collectifs, Graham récupère l’eau de pluie mais j’ai vu très peu de jardin utilisant la technique du paillage qui limite l’évaporation. Comme en témoigne la photo, Graham prend un grand plaisir à arroser, il est 11 h 30 en plein soleil
:-)


Graham a remplacé les produits classiques par des produits bio. Bon point, attention tout de même les produits bios sont loin d’être inoffensifs pour la nature. Alors limitons au maximum leurs utilisations.



Le jardinier Graham cultive la biodiversité au jardin :



Graham favorise la présence des alliés des jardiniers en plantant des prairies fleuries diverses et variées entre chaque parcelle de légumes. En attirant les pollinisateurs, ils améliorent grandement sa production de légumes.

Son potager est très accueillant, pendant cette visite, j’ai pu observer 4 espèces de papillons, une chenille du Machaon sur de l’Aneth, des abeilles dont une abeille charpentière, des bourdons… un jardin plein de vie.




La présence de Piérides fâche Graham, il m’avoue avoir mis de l’insecticide sur les choux. Pourtant des solutions existent, en prévention, en posant un filet ou en cas de pontes sur des choux, la technique de l’écrasement est efficace et sans dangers pour le reste de la faune.



Avec Graham, nous avons constaté que souvent les traditions et les « mauvaises » habitudes de jardinage sont fortes et qu’il faut du temps pour venir totalement à un jardinage respectueux de l'environnement.

Les jardins collectifs jouent un rôle important sur l’environnement. Les comportements des jardiniers évoluent. A l’image de Graham qui change sa façon de jardiner d’année en année.
Son jardinage devient plus respectueux de la nature, il encourage et s’intéresse à la faune de son jardin mais surtout il prend un plaisir immense à venir dans son jardin, à récolter et éprouve une immense fierté et un grand bonheur à faire visiter son jardin.

Pour découvrir son univers et son jardin :
http://grahamgsi28.spaces.live.com/

« Nous parlons des fleurs et des fruits, de la ville et de la beauté, de l’insertion de tous. Celui qui bêche, sème, arrose et entretient devient acteur modeste mais à part entière de l’application française du protocole de Carthagène sur la biodiversité ». Marie-Christine Blandin , sénateur du Nord-Pas-de-Calais (jardins collectifs).

1 commentaire:

Graham a dit…

Très curieux de lire ton “compte rendu” de la visite de samedi. C’est vrai les habitudes de jardinage changent d’année en année, par le contacte et l’échange avec d’autres jardiniers ; les expériences que l’on veut tenter : fleurs anti-pucerons, paillage l’hiver etc., et constatations sur leur efficacité, leur esthétique…En fait, chaque année est une nouvelle découverte : les conditions météo ne sont jamais les mêmes d’une année sur l’autre.

J’aimerais dire 2 choses sur l’arrosage : c’est vrai samedi j’ai arrosé à 11.30 en plein soleil, pas la meilleure heure pour arroser, j’avoue, mais les poireaux d’hiver qui ont besoin d’être « plantés » avec l’eau, donc des fois il y a une question « vitale » qui prime et qui permet quelques entorses. 2e, il existe une façon d’arroser qui permet une utilisation économique en eau : l’utilisation d’une bouteille en plastique comme entonnoir, fond coupé, planté « à l’envers » le goulot à côté des racines. Avec ce système l’eau va directement aux racines, et perte par évaporation : 0%. Très efficace pour les tomates, potirons, piments aubergines etc. Je suis toujours surpris que peu de jardiniers utilisent ce système

Un grand merci pour ce billet et pour les échanges.

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